La révision du code sur la nationalité

A la suite de l’extermination des derniers leaders de l’UPC par l’armée camerounaise au milieu des années 1960, les étudiants camerounais de l’étranger qui soutenaient la lutte pour une indépendance réelle et totale, se sont organisés en vue de constituer un contre-pouvoir au régime totalitaire du Président Ahidjo. Une chasse aux sorcières a été ouverte à leur encontre et l’administration camerounaise a fini par adopter des mesures sévères qui conféraient à sa diaspora un statut d’ennemi de la Nation. Au mois de Juin 1968, le code de la nationalité fut promulgué et il précisait en son article 31 que tout camerounais majeur qui acquiert ou conserve une nationalité étrangère, perd la nationalité camerounaise. Il nous semble important de rappeler que les camerounais qui acquièrent des nationalités autres, le font bien plus souvent pour des raisons socioéconomiques (accès à la sécurité sociale et aux bourses scolaires, tourisme médical, réduction des frais de scolarité, garantie de l’emploi, facilités de mobilité, etc.) que par manque d’amour ou de reconnaissance pour leur patrie. D’ailleurs, bon nombre d’entre eux contribuent à faire briller le vert-rouge-jaune aux quatre coins du monde, tout en participant à la vie socioéconomique locale à travers leur engagement dans des projets qui créent de la valeur et consolident le bien-être social des membres de leurs communautés respectives. Depuis plus d’une décennie, à l’occasion de diverses rencontres avec des délégations gouvernementales en déplacement à l’étranger, la diaspora camerounaise a manifesté son intérêt de voir réviser le code de la nationalité de 1968, dans l’optique de reconnaitre aux citoyens camerounais la double nationalité. Si l’adoption d’une telle mesure aura pour conséquence directe de provoquer une chute des recettes de nos ambassades (recettes principalement constituées de la perception des frais de visa), elle sera à plus d’un égard rentable pour la redynamisation de notre économie.